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Les sourds dans la société française au XIXe siècle

Idée de progrès et langue des signes


En 1880, à la suite du congrès de Milan, le gouvernement français décide de proscrire la langue des signes des écoles pour sourds et d'y imposer l'usage du français oral. Aujourd'hui encore, ce congrès symbolise pour les sourds, une véritable révolution négative, incompréhensible et aux conséquences lourdes, encore perceptibles en ce début du xxie siècle. Paradoxe surprenant : alors que la société progresse vers plus d'égalité civile, l'éducation des sourds, dès lors axée sur l'apprentissage de la parole, a pour conséquence de renforcer leur situation d'inégalité. Telle est la problématique centrale de ce livre.
Comment expliquer une telle décision ? La langue des signes est victime de l'idée de progrès. Entre 1830 et 1860, Ferdinand Berthier et ses « frères » sourds parviennent à faire entendre à la société qu'ils sont en mesure d'accéder à l'égalité civile grâce à l'utilisation de la langue des signes. L'idée de progrès n'a pas encore de grandes implications. En cette période des débuts de la révolution industrielle, tout est encore possible et les sourds peuvent revendiquer l'utilisation de la langue des signes dans tous les domaines. Entre 1860 et 1880, l'idée de progrès conquiert peu à peu presque tous les domaines de la société et au lendemain du congrès de Milan en 1880, les sourds ne peuvent plus revendiquer l'utilisation de la langue des signes comme c'était le cas après la révolution de 1830.
L'ouvrage renouvelle la connaissance de la communauté sourde, non seulement au plan de l'histoire et de historiographie mais aussi de l'actualité et de l'évolution des rapports entre les sourds et la société d'aujourd'hui.

La traduction du livre en langue des signes est en cours, les premiers chapitres sont disponibles à partir du lien ci-dessous.
Pages 389
Format 16,5 x 22,5 cm
Façonnage Cousu, broché
Prix 25 €
Parution 01/2013
ISBN 9782354280475
Disponibilité En librairie
Collection Silex
Thèmes Sens du politique, Sensibilités, mentalités et représentations