Réveiller l'archive d'une guerre coloniale
Photographies et écrits de Gaston Chérau, correspondant de guerre lors du conflit italo-turc pour la Libye (1911-1912)
L’archive Gaston Chérau est à l’origine de À fendre le cœur le plus dur de Jérôme Ferrari et Oliver Rohe (éd. Inculte, 2015 ; Actes Sud/Babel, 2017) et a continué d’inspirer Jérôme Ferrari pour son dernier livre À son image (2018).
Réveiller l’archive… de Pierre Schill rassemble et analyse pour la première fois ce fonds documentaire, rare témoignage des débuts du photojournalisme, de la confrontation à la guerre et à l’étranger.
En 1911, le romancier Gaston Chérau (1872-1937) est missionné par Le Matin pour couvrir la guerre qui vient d’éclater entre l’Italie et l’Empire ottoman. Ce conflit pour le contrôle du territoire de l’actuelle Libye, qui précipita le déclenchement de la guerre dans les Balkans (1912) constituant ainsi les prémices de la Grande Guerre, vit s’affirmer l’utilisation de la photographie dans la presse.
Voici l’archive inédite de Gaston Chérau : plus de 200 photographies, une correspondance privée, des articles illustrés dans la presse et un récit littéraire tardif (1926). En participant à la construction collective du récit de guerre, le journaliste est tiraillé entre sa fonction de témoin et la manipulation des pouvoirs politiques, militaires et médiatiques. L’avènement de l’écrivain en reporter-photographe permet au Matin de conforter sa stratégie commerciale, construisant sa modernité sur la dimension visuelle de l’information.
L’ensemble de ces documents constitue une source de premier plan pour comprendre le rôle contraint du correspondant de guerre, que l’historien Pierre Schill décrit et analyse dans la première partie du volume.
La suite de l’ouvrage rend compte d’un croisement des regards contemporains à partir de l’archive réveillée. Les écrivains Jérôme Ferrari et Oliver Rohe ont publié À fendre le cœur le plus dur ; le danseur et chorégraphe Emmanuel Eggermont a mis en scène un spectacle à partir des images ; la plasticienne Agnès Geoffray a travaillé sur la matérialité de l’archive. L’historien Quentin Deluermoz, l’écrivain et éditeur Mathieu Larnaudie, la critique d’art Smaranda Olcèse et l’historienne de l’art Caroline Recher, en analysant ces interprétations singulières, montrent comment le compagnonnage entre art et histoire a pu faire écho à la puissance expressive de ces archives visuelles.
Pages | 480 |
Format | 16,5 x 22,5 cm |
Façonnage | Relié, cartonné |
Caractéristiques | 250 photographies imprimées en deux tons, plusieurs papiers de création, |
Prix | 35 € |
Parution | 10/2018 |
ISBN | 9782354281410 |
Disponibilité | En librairie |
Collection | Silex |
Thèmes | Sens du politique, Guerres et violences, Art et littérature, Voyage |